Ça s’est déroulé insidieusement, sans que je m’en rende compte vraiment. Sur plusieurs mois, petit à petit, fenêtre après fenêtre, porte après porte. J’avais eu quelques signes pourtant : la fleuriste, fermé du jour au lendemain, des affiches collées près de certaines fenêtres… Puis un jour, en rentrant de chez moi, comme d’habitude, ça sautait aux yeux. Toutes les maisons d’une portion de la rue du Faubourg de Roubaix étaient emmurées.
Cette longue période, ce fut l’initiation du nouveau grand projet de la ville de Lille, un ensemble urbain comprenant logements et bureaux, appelé l’ilot pépinière, qui se nichera dans le triangle entre la gare Lille Europe, les locaux de la communauté urbaine et le cimetière de l’Est. Après une enquête de déclaration d’utilité publique sur leurs terrains habités début 2014, les expropriations se sont enchainées tout au long de l’année, pour débuter les destructions début 2015.
Autour de quelques propriétaires refusant de partir et de quelques Lillois habitués des milieux militants, un collectif s’est formé pour combattre le projet municipal. Antoine de Labarthe, responsable de l’association les Enfants de Don Quichotte à Lille, est un de ces habitants en colère. Il expliquait-il le 21 décembre à Metronews:
« Des maisons sont murées alors que des gens dorment dehors, dénonce-t-il. Depuis six ans, je reçois des courriers pour me dire que ma maison va être détruite, mais je suis toujours là. Je ne partirai pas si le projet ne change pas«
En face, la mairie argue que la concertation publique a lieu depuis le début du projet.
Le dimanche 22 mars, quelques jours avant une nouvelle réunion de concertation publique, où s’affronteront (encore) élus et citoyens, une journée festive s’est improvisée sur place.
Marie
Article très intéressant, j’ai appris des choses concernant ces maisons murées devant lesquelles je suis si souvent passée, merci.